Le Monde : L’Internet à très haut débit pour tous coûtera des milliards d’euros
Il y a aussi un risque de constitution de “poches” de monopoles par immeubles. Pour amener la fibre jusqu’aux abonnés, les opérateurs doivent décrocher le feu vert des propriétaires. Or, il est peu probable que ces derniers acceptent de les voir tous défiler avec leurs équipes. Ils n’en laisseront probablement passer qu’un.
Le Monde est très mignon de se méfier des syndics d’immeuble, bien connus pour être des farouches défenseurs des monopoles établis, mais c’est noyer le poisson. Le véritable problème sera surtout les clauses d’exclusivité des opérateurs cherchant à interdire le branchement simultané des fibres de leurs concurrents dans le même immeuble. Il est donc nécessaire de prévenir les syndics d’immeubles intéressés de ne pas signer n’importe quoi les yeux fermés et de négocier férocement les clauses des contrats…
Le problème a été évoqué par le Syndic de mon immeuble (un très gros cabinet parisien) expliquant ce genre de problème. Mais même si l’opérateur qui pose la fibre l’autorise, les autres accepternt-is de passer dessus ? Après tout il y a toujours l’ADSL…
Erwan : il y a 3 problèmes séparés en fait.
1) l’arrivée fibre jusqu’à l’immeuble. Rien n’empêche d’en poser plusieurs, mais cela peut engorger inutilement les passages utilisables pour le câbles (à Paris : égoûts ou fourreaux FT, par exemple). Là, ce n’est pas un problème pour la copropriété. Rien n’empêche non plus les opérateurs de se mettre d’accord pour partager l’infrastructure fibre (quand on pose une fibre, elle a plusieurs paires), c’est ce que souhaite l’Arcep.
2) la desserte des abonnés au sein de l’immeuble. Les technologies diffèrent. Certains opérateurs installent de l’xDSL (donc du cuivre), ce qui explique la dissymétrie des débits proposés. Comme il y a déjà les réseaux câble TV, antenne TV, téléphone, l’électricité, et j’en passe genre interphones/vidéophones, je ne comprends pas trop où serait le problème dans la coexistence de plusieurs opérateurs (qui, même à Paris, ne vont pas être 36, tout au plus 4).
3) les clauses d’exclusivité permettant à un opérateur qui s’installe d’espérer amortir plus rapidement son investissement. Là c’est du pur business, rien à voir avec les contraintes techniques.