Du quart d’heure de célébrité « inventé » par Andy Warhol en 1968, on arrive maintenant, avec Internet et les réseaux sociaux au quart d’heure d’anonymat suggéré par Jean-Marc Manach. Un article qui résume bien la question telle qu’elle se pose aujourd’hui, avec la nécessité pour chacun de devenir son propre « dircom » et de s’auto-aseptiser.
Extraits :
Comme le souligne danah boyd, chercheuse ès médias sociaux, “la vie privée n’est pas une technologie binaire que l’on peut allumer ou éteindre” :
“La vie privée renvoie au fait de pouvoir contrôler la situation, de pouvoir contrôler quelle information va où, et d’avoir la possibilité d’en réajuster le flux de manière appropriée lorsque l’information déborde ou va trop loin. Les gens se préoccupent de leur vie privée parce qu’ils ont peur d’en perdre le contrôle.”
[…]
Le problème, c’est que le statut de “personnalité publique“, après avoir longtemps été réservé à un nombre restreint de privilégiés, est aujourd’hui accessible à tout un chacun, en quelques clics. Or, s’inquiète danah boyd, “les conséquences sociales, considérables, de ce changement de paradigme ne seront jamais assumées par les geeks de la Silicon Valley qui en sont responsables” :
“Certains d’entre eux voudraient forcer tout le monde à accepter ce changement culturel où la vie publique serait la nouvelle norme sociale. Je ne pense pas que ce soit très raisonnable, et ne pense pas non plus que c’est ce que réclament les gens.
Ce n’est pas parce que certains ont compris qu’ils pouvaient gagner quelque chose à s’exposer que tout le monde en a envie. Et ça ne veut pas dire, non plus, que la “vie privée” n’a plus de valeur. Il faut leur donner la possibilité de se protéger, et de faire face aux conséquences que cela entraînera.”