All posts by Pierre

Informaticien de profession, ferroviphile (voire ferrovipathe), père et râleur éhonté à l'occasion.

web social ouvert contre vie privée

Une initiative récente, A Bill of Rights for the Social Web, tente de répondre à l’expansion des sites où le contenu est produit par les utilisateurs. L’an dernier par exemple, ce fut une guéguerre entre Flickr et Zoomr sur la migration des données des utilisateurs d’un service à l’autre. Plus récemment, c’est le réseau Facebook qui est soupçonné de vouloir constituer une sorte de « web fermé » prenant en otage les utilisateurs et leurs données. En effet, les pages Facebook ne sont accessibles qu’aux abonnés Facebook.

On trouve chez Biologeek une bonne traduction et analyse de ce « Bill of Rights ». J’y reviens plus bas.

De son côté, Facebook a annoncé récemment l’accès public aux profils de ses utilisateurs, mesure peut-être destinée à rassurer les inquiets, mais aussi à accroître le nombre d’incitations à y ouvrir un compte. Cela ne correspond pas exactement à ce que demande le « Bill of Rights », mais cela répond à l’accusation de fermeture.

Là où le bât blesse, c’est que cela va dans le sens d’une exposition accrue des données personnelles des utilisateurs, plus ou moins à leur insu.

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IPv6, c’est la guerre

Quand un philosophe (?) parle des possibilités d’adressage d’IPv6, on obtient ce chef-d’oeuvre :

Le système d’adressage d’Internet permet de gérer aujourd’hui quatre milliards d’adresses. A priori, cela peut sembler suffisant. Mais, avec l’irruption de l’Inde, de la Chine, et parce que les Américains gèlent pour leur propre compte un nombre considérable d’adresses, ce nombre est trop juste. On aurait pu passer de 4 à 10 milliards d’adresses, c’était suffisant. Au lieu de cela, avec le passage à l’IPv6 [la version 6 du protocole d’Internet], on saute à une échelle tout à fait différente. On va pouvoir piloter 340 milliards de milliards de milliards de milliards d’adresses. Cela correspond grosso modo au nombre d’atomes peuplant la Terre. On vise l’échelle atomique. Nous sommes dans le registre absolu de la volonté de puissance : il n’y a pas de pensée aujourd’hui pour la domestiquer. C’est cela qu’on trouve chez Nietzsche. La volonté de puissance, c’est quand il n’y a plus de finalité humaine. Or, le débouché naturel d’un excès de puissance par rapport à l’emploi de cette puissance, c’est la guerre…

Philippe Lemoine dans une interview à Libération.

Le plan international de numérotation téléphonique (E164) est limité à 15 chiffres décimaux, hors code pays. Le téléphone est donc beaucoup moins dangereux qu’IPv6, mais beaucoup plus dangereux qu’IPv4, la meilleure preuve en étant que l’invention du premier fut suivie de deux guerres mondiales.

Il est rassurant de voir que les philosophes modernes, à condition de savoir compter (d’où l’importance d’une solide formation en mathématiques), savent nous mettre en garde contre les vrais dangers de notre temps.

IP téléphone maison

Désolé pour le jeu de mots calamiteux du titre.

Les téléphones IP sur lesquels j’étais tombé jusque là avaient des défauts rédhibitoires : soit ils étaient prévus pour Skype ou MSN (bidules propriétaires, très connus du grand public mais qui n’ont absolument rien de standard), ce qui empêche toute utilisation avec un logiciel libre comme Asterisk pour se faire sa petite installation de téléphonie privée. Soit il s’agissait de gros téléphones de bureau, souvent hors de prix, encombrants et systématiquement munis d’un ennuyeux cordon base-combiné plutôt que d’une liaison sans fil.

Un peu par hasard, j’ai enfin trouvé le modèle de mes rêves : un téléphone DECT (la norme de téléphonie sans fil d’intérieur) qui peut se brancher sur une prise téléphone classique mais aussi sur un réseau local ethernet pour effectuer des appels SIP, le standard en téléphonie IP.

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Rapleaf, agrégateur marketing

Je viens de lire un article intéressant sur une société appelée Rapleaf, expliquant comment cette société exploite les traces informatiques que nous laissons un peu partout (notamment, mais pas seulement, sur Internet) et dont je parlais dans mes billets sur Facebook et le web history de Google. Rapleaf eux-mêmes donnent plus de détails dans un article tout récent de leur blog sur les méthodes qu’ils utilisent, rendu nécessaire par les réactions de panique de certains utilisateurs ciblés par leurs outils (50 millions à l’heure actuelle, quelques centaines de milliers supplémentaires chaque jour).

Point à noter : de la même manière que dans la fonction web history de Google, la tendance nouvelle (assez inattendue) est de laisser l’utilisateur accéder directement aux données le concernant… allez voir la page d’accueil de Rapleaf, c’est révélateur : c’est tout simplement une page de moteur de recherche d’e-mail.

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Google, Gmail et la fonction “web history”

Ayant un compte Gmail, dont l’utilisation nécessite l’activation des cookies sur le navigateur, je savais que par ce biais Google pouvait associer mes recherches web via google.fr ou google.com à mon compte Gmail, que ces recherches soient effectuées depuis chez moi, depuis mon travail ou depuis tout endroit d’où je me connecte sur mon compte Gmail.

Utilisant une extension affichant le PageRank (le « poids » sur Internet de la page en cours de consultation, évalué par Google, qui sert directement à classer les résultats des recherches), je savais également que pour obtenir cette information, mon navigateur fournit à Google toutes les adresses web que je visite (comme le font également les fonctions type “Find Related Pages” que proposent certaines extensions pour les navigateurs Mozilla et Opera). Et je savais donc que, comme les résultats de recherche, tout cela pouvait être relié à mon compte Gmail, et aux adresses IP que j’utilise.

Je me rassurais en me disant qu’il y a une nuance entre pouvoir faire et faire.

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Mozilla24 à l’ENST samedi prochain

Mozilla 24 - Worldwide Community Event

C’est l’ENST qui, le samedi 15 septembre, va accueillir les interventions européennes de Mozilla24, comme l’annonce Tristan Nitot sur son blog. Les autres sites sont au Japon (Tokyo), en Thaïlande (Bangkok) et aux USA (Palto-Alto, Californie).

Pour la petite histoire, la transmission vidéo sera assurée par le logiciel dvts. dvts encapsule la vidéo DV (le format des caméscopes numériques) pour l’envoyer en IP, dans notre cas de Paris au Japon, avec un débit conséquent : 30 Mb/s. Du Japon, tout cela sera remouliné dans des formats plus légers à destination des internautes.

De la visioconférence planétaire de super luxe, avec des intervenants de qualité !

(bannières ici, si vous voulez en parler sur votre site)