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6to4, IPv6 pour (presque) tous

Vous voulez essayer IPv6 mais votre fournisseur d’accès ne se décide pas à proposer le service et ne vous répond que par des ricanements ?

Pour se connecter en IPv6 malgré les fournisseurs grognons ou arriérés, il existe plusieurs techniques plus ou moins simples ; toutes nécessitent cependant l’établissement d’un tunnel pour se relier, depuis IPv4, à un site connecté en IPv6.

Le procédé le plus simple à ce jour s’appelle 6to4 [fr] (voir aussi la page 6to4 [en] plus complète). Il s’agit d’un système de tunnel automatique, au sens où il suffit d’utiliser des passerelles déjà en place sur Internet. La seule extrémité à configurer est celle de l’utilisateur. Cela en simplifie grandement la mise en oeuvre, qui peut théoriquement être aussi simple qu’un simple option à activer dans le système d’exploitation.
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IPv6 : vivement la retraite d’IPv4

Qui se préoccupe vraiment d’IPv6, le protocole de prochaine génération de l’Internet ? Pas grand monde. C’est un peu comme la réforme des retraites ou le dentiste : tout le monde sait très bien qu’il faut y passer, mais on préfère laisser les autres essuyer les plâtres.

Les fournisseurs de connectivité grand public en France par exemple ne proposent pas IPv6, à l’exception notable de précurseurs comme Nerim. Malgré la pétition IPv6 pour tous qui a tenu l’objectif (10000 signatures) que lui avait assigné Free avant de commencer à bouger, on attend toujours que cela soit déployé jusqu’à la Freebox. Seuls des opérateurs orientés recherche comme Renater fournissent de l’IPv6 natif.

Côté contenus, ce n’est pas brillant non plus : ni des services majeurs comme Google ou Yahoo, ni des hébergeurs de contenu comme Akamai n’ont le moindre serveur public en IPv6 qui donnerait l’exemple.

En fait, les seuls qui ont vraiment avancé pour l’instant sont les fournisseurs d’équipements et de systèmes d’exploitation : Cisco, Juniper, FreeBSD, Linux, tout le monde est prêt, même Microsoft… mais aussi les vendeurs de téléphonie mobile comme Nokia : l’IP mobile est un marché qui va connaître une croissance fulgurante dans les toutes prochaines années, et IPv6 est rigoureusement indispensable si tous les téléphones de la planète doivent avoir leur propre adresse.

À part ses plus grandes capacités d’adressage, malheureusement, IPv6 n’apporte pas grand chose par rapport à IPv4. Il ne peut pas non plus le remplacer totalement pour l’instant : il ne permet pas d’accéder aux sites IPv4, l’Internet actuel. Autrement dit, utiliser IPv6 ne dispensera pas d’utiliser IPv4 pendant toute une période de transition. IPv6 n’ayant pas trouvé sa « killer-app », on pourrait en rester là et continuer joyeusement avec IPv4 et l’Internet « classique », sans rien changer à ce qui existe.

Seulement, le problème qui a motivé le développement d’IPv6 n’a pas disparu pour autant : d’après une étude récente de Geoff Huston sur les statistiques d’allocation, l’IANA (l’organisme qui les distribue aux registres régionaux sur chaque continent) va arriver à court d’adresses IPv4 vers la fin 2009, dans à peine 2 ans : demain. Peu de temps après, les registres régionaux à leur tour vont se trouver à court, ce qui signifie, au minimum qu’il va falloir gérer la pénurie et que les règles de distribution d’adresses vont subir des ajustements sévères.

En clair, dès 2010 ou 2011 (le temps que les dernières allocations percolent jusqu’à l’utilisateur final), il va devenir difficile ou impossible pour les sites et fournisseurs existants de faire croître leur espace adressable IPv4, et tout autant difficile pour les nouveaux connectés d’obtenir les adresses IPv4 dont ils ont besoin. Dit autrement, à partir de 2011 environ, certains nouveaux connectés n’auront le choix qu’entre IPv6 et rien du tout. Voilà qui motivera tout le monde à se préoccuper de transition…

Un autre article du même Geoff Huston résume très bien les différentes options envisageables et celles qui ne le sont plus. La transition « douce » (déploiement d’IPv6 avant la pénurie d’adresses IPv4) n’est plus au menu.

En conclusion, le moment de se retrousser les manches est arrivé, tout le monde est concerné, et le fait qu’IPv6 n’intéresse (toujours et encore) personne n’est plus une excuse suffisante pour se tourner les pouces !

Aïe phone

Le feuilleton de l’iPhone n’en finit pas.

Quand une boite psychorigide rencontre une autre boite psychorigide, que se racontent-elles ? Des histoires de boites psychorigides. Résultat : le père Noël risque de ne pas avoir le droit de distribuer l’iPhone dans notre beau pays le 25 décembre. Quel dommage.

Tout ça à cause de la vilaine loi française qui protège (un peu) le consommateur de téléphonie, et risque de perturber les gentils accords commerciaux passés par Apple avec AT&T. Je ne peux pas m’empêcher de trouver tout cela assez rigolo.

Cela change un peu de la loi DADVSI où Apple avait réussi, avant le vote, à faire sauter la clause d’interopérabilité qui gênait fortement son business iTunes.

Vivement la retraite

On a pu (et on va encore probablement, en raison de la grève du 18 octobre prochain) lire beaucoup de choses contradictoires car généralement partiales sur les régimes spéciaux de retraites. Je n’y connais pas grand chose, mais j’ai trouvé cette semaine dans le courrier des lecteurs de la Vie du Rail (n° 3123) un résumé du financement des retraites SNCF, en réponse à un lecteur qui trouvait peu clair un article précédent sur la question :

« la possibilité de partir à la retraite à 50 ou 55 ans est effectivement entièrement financée par les cotisations de l’entreprise qui ont un taux de 34,45 %, très supérieur à celui du privé. C’est le coût de la spécificité du régime. Quant à la garantie d’équilibre financier assurée par l’Etat (article 30 du cahier des charges), elle compense le déficit démographique entre retraités et actifs, comme cela se fait pour les agriculteurs, les marins… En 2006, le montant global des pensions a représenté 4,750 milliards d’euros financés à hauteur de 7,85 % par les salariés, 38,15 % par l’entreprise, 54 % par la contribution d’équilibre de l’Etat (2,636 milliards) »

Résumé pour gens pressés : le régime des cheminots est en gros déficit, à cause du grand nombre de retraités ; c’est le contribuable qui comble la différence. Le départ en retraite à 50 ou 55 ans n’est pour rien dans cette histoire.

Gnash, le clone libre de Flash

J’ai suffisamment grogné ici sur les problèmes que pose l’utilisation irraisonnée de Flash sur le web pour être obligé de citer Gnash, clone Flash très en retard sur l’implémentation « officielle » d’Adobe par manque de spécification publique, mais qui dans sa version 0.8.1 a beaucoup progressé et commence à donner des résultats intéressants : il est maintenant possible de lire directement les vidéos Youtube. Et en plus, ça fonctionne sous FreeBSD. Pour ce qui vient de dailymotion ou google video, en revanche, il faudra encore patienter, ça ne donne rien.

Cela permet donc enfin d’avoir accès aux vidéos débiles passionnantes envoyées par les copains sans être obligé de se taper Windows, MacOS, Linux ou n couches d’émulation sous FreeBSD, ceci en attendant que les spécifications W3C standardisant le tag video soient finalisées et utilisables dans les navigateurs courants.

Déni de service sur composteur

On se plaint parfois de la sécurité défaillante de certains systèmes informatiques, mais ce n’est pas forcément mieux dans la vie réelle.

Ainsi, c’est tout à fait involontairement que j’ai mis en panne un composteur d’autobus parisien en y insérant un ticket légèrement humide en raison de la pluie. Le ticket n’est jamais ressorti, la conception du composteur compte apparemment un peu trop sur une flexibilité parfaite du ticket cartonné. Mais l’appareil n’est pas si mal conçu que ça : il a immédiatement allumé une lampe rouge et affiché un message recommandant de s’adresser au conducteur…